Paysages ordinaires (2013-2018)

Paysages ordinaires

Extraits de la série : 2013 - 2018

 

Alain Sabatier prolonge son investigation sur la notion de paysage et sa mise en forme photographique à l’aide de l’outil numérique.

Celui-ci est utilisé de manière minimale : une profondeur de champ très réduite à la prise de vue génère un flou optique qui est ensuite amplifié par un flou numérique provoquant un halo.

Cet aplatissement de l’image est mis au service de paysages en déshérence, de sites ruraux abandonnés dans lesquels la végétation spontanée a repris ses droits, « d’endroits en voie d’acculturation, si l’on peut donner une connotation agricole à ce mot ». Plus que de palimpsestes, il s’agit de lieux où « le paysage est raturé par la nature ».

Cette série Paysages ordinaires constitue aussi pour Alain Sabatier une allégorie de l’impermanence. Son expérience dans le domaine des archives lui a enseigné la précarité des supports et il pense que « la photographie numérique n’offre que des avantages, sauf un : la conservation ».

Déjà au milieu du 19e siècle Arago disait que « la photographie est fragile comme les ailes d’un papillon ». Cette observation décevante a conduit jadis à l’invention de l’héliographie ; elle est prolongée aujourd’hui par celle de la digigraphie. C’est ainsi qu’il a conçu cette série dans l’esprit de l’estampe, trace de l’encre pigmentaire sur le papier.

Acquisitions :

Collections particulières

Alain Sabatier extended his investigation into the notion of the landscape and its photographic formatting using a digital tool. That tool was used minimally: shots with a very limited depth of field produce an optical blur that is then amplified by a digital blur, which produces a halo.

That flattening of the image is placed at the service of neglected landscapes, abandoned rural sites where spontaneous vegetation has asserted its rights, “places being acculturated, if an agricultural connotation can be given to that word.” More than palimpsests, these are places where “the landscape has been erased by nature.”

For Alain Sabatier himself, this series Paysages ordinaires (Ordinary Landscapes) is an allegory of impermanence. His archiving experience taught him about precarious nature of photographic media, his view being that “digital photography has only advantages to offer, with one exception: conservation.”

Back in the mid-nineteenth century, Arago used to say that “photographs are as fragile as butterfly wings.” That deceptive observation led to the invention of heliography; its present-day extension is the invention of digigraphy. Alain Sabatier thus thought of this series as akin to etching, with traces of pigment ink on paper.

Site rural abandonné dans lequel la végétation spontanée reprend ses droits, 2017 © Alain Sabatier / adagp

Site rural abandonné dans lequel la végétation spontanée reprend ses droits, 2017 © Alain Sabatier / adagp

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