Avec cette série, Alain Sabatier change fondamentalement de paradigme et engage un renouveau de la couleur. Ce changement s’est établi grâce à son intérêt progressif pour l’espace symbolique asiatique. Il a aussi été ponctué en 1983 par un retour singulier dans l’atelier de peinture de Georges Bard, son premier professeur des années 1958/1960. De ce « retour aux sources » va naître Cosmogonies.

Pour Alain Sabatier « la présence au monde du photographe se résume en dernière instance par une pression minimale du doigt sur le déclencheur de la machine photographique. Au contraire, peindre c’est être en contact direct avec la matière dans une gestuelle qui se déploie dans le temps ». Cette série met ainsi à l’épreuve l’acte de peindre et celui de photographier.

Ces prises de vues ont commencé « tout naturellement » en studio avec une seule source d’éclairage artificiel. Elles se sont poursuivies dans son jardin à la seule lumière du soleil, principe récurrent qu’il prolongera dans la plupart des séries à venir.

Cosmogonies dépasse le simple emprunt des codes de la nature morte. La symbolique asiatique des couleurs remplace l’harmonie des couleurs occidentale. Cette substitution volontairement abrupte détermine des jeux de relations, mis en œuvre « pour voir ce que ça donne ».

Acquisitions

Collections particulières

In this series, Alain Sabatier completely changed his paradigm and embarked on a new venture with color. This turnaround came about as a result of his growing interest in the symbolic space of Oriental culture. It was also marked in 1983 by taking the unusual step of attending workshops given by the painter Georges Bard, who had taught him art at school back in 1958-1960. That “back to the roots” experience was the inspiration behind Cosmogonies.

For Alain Sabatier “the photographer’s presence in the world ultimately boils down to a tiny movement of the finger as it presses the shutter release button on a photographic device. Conversely, painting is about having direct contact with the substance through a series of movements over time.” This series thus puts the act of painting and that of taking photographs to the test.

These shots were first taken “quite naturally” in the studio, using a single source of artificial light. They were then moved out into his garden, with the sun as the sole light, a recurring principle that continued through most of the following series.

Cosmogonies is about more than merely borrowing the codes of still life art. Oriental color symbolism replaces Western color harmony. That deliberately abrupt substitution determines the interactions that were implemented “to see what would happen.”