Marquée par un deuil personnel, cette série Zone d’ombre constitue certainement la clef qui permet de saisir l’intérêt grandissant qu’Alain Sabatier porte à l’ombre au cours l’année 1986. En situation de résilience, il laisse libre cours à son imaginaire pour en examiner le rendu photographique.

L’ombre est le « double naturel de tout ce qui est placé sous la lumière du jour, elle caractérise le vivant ». C’est ainsi qu’il éprouve sa propre présence au monde durant les prises de vues de ses autoportraits.

Dans un temps distendu, « anachronisé », il laisse émerger des images intérieures qui mettent en jeu des drapés antiques, des réminiscences baroques et des allusions religieuses. Il éprouve aussi la nécessité de surligner son ombre comme pour affirmer une survivance. Il aura la surprise quelques années plus tard de constater que ce geste correspond au mythe de l’origine de la peinture décrit par Pline.

Ainsi, « il apparaît clairement que, selon Warburg, les puissances de l’image — puissances psychiques et plastiques — travaillent à même le matériau sédimenté, impur et mouvementé, d’une mémoire inconsciente».

Acquisitions

Collections particulières

Marked by a period of personal mourning, this series Zone d’ombre (Shadow zone) is undoubtedly the key to understanding the growth of Alain Sabatier’s interest in shadow in 1986. As part of the process of resilience, he gave free rein to his imagination to see what it produced in terms of photography.

Shadow is the “natural counterpart of everything that is placed in daylight, it characterizes the living.” That was how he tested the reality of his own presence in the world as he engaged in the process of making self-portraits.

Over an extended, “anachronized” time, he allowed inner pictures to surface – draped figures from antiquity, baroque reminiscences and religious allusions. He also felt the need to draw in black the outline of his shadow as if to affirm survival. Some years later, he was surprised to discover that this gesture corresponds to what Pliny described in his myth of the origin of painting.

Thus, “it is clear that, in keeping with Warburg, the energies inherent in pictures — psychological and visual energies — work at the level of the sedimented, impure and shifting material of unconscious memory.”